Rose Digitale

Séries télévisées au prisme du genre

Dans le cadre d’un cours d’épistémologie des études de genre, j’ai dû réaliser une notice de dictionnaire en lien avec le genre sur un sujet que je connaissais bien. Devinez ce que j’ai choisi…

Séries télévisées : En tant qu’objets de culture populaire (Djavadzadeh, 2021), dont les Cultural Studies vont s’emparer dès la fin des années 1990, les séries télévisées se présentent d’emblée sous le prisme du genre. Considérées dès leurs débuts comme féminines, que ce soit par leur installation au sein de l’espace privé des foyers, leurs thèmes axés autour du couple et de la famille, leur public, la place qu’elles accordent aux personnages féminins (Boutet, 2007), voire aux femmes en général au sein de leur industrie en comparaison avec celle du cinéma, le caractère frivole, banal et répétitif qu’on leur attribue, elles semblent n’avoir pu bénéficier d’un véritable intérêt, critique comme académique, qu’au prix d’une masculinisation de leur image (Courcoux, 2015), même si l’on peut encore constater une distinction dans leur réception en fonction des genres – le Soap reste typiquement codé comme féminin (Chedaleux, 2021)-, des personnages principaux et des thèmes traités (Alex, 2015).

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Masculinité du Care ou « I don’t care » : de Larry David à Tommy Shelby

Cet été, le hasard de mes envies m’ont fait regarder sur la même période la saison 11 de Curb your Enthusiasm et l’entièreté des Peaky Blinders que je n’avais pas encore pris la peine de découvrir jusque-là. Etant retombé peu de temps auparavant sur l’idée que je développais dans un article précédent d’une masculinité du Care à propos du personnage de Pacey, cette idée s’est mise à macérer dans l’environnement sériel que je lui offrais.

Le propos de cet article a commencé à prendre forme lorsqu’il est devenu évident pour moi que le personnage de Larry David incarnait précisément l’opposé de ce que l’on entend par l’éthique du Care. Non pas qu’il soit je-m’en-foutiste. Au contraire, il passe son temps à s’énerver et s’engueuler avec tout et n’importe qui pour des broutilles. Mais bien qu’il ne se préoccupe et ne prend jamais soin de personne d’autre que lui-même.

Or, si l’idée du Care a été développée pour rendre compte d’un raisonnement éthique moins abstrait, et présenté comme moins rationnel, que l’on constatait chez les petites filles parce qu’elles prenaient davantage en considération le bien-être d’autrui que les principes moraux, Larry David, en incarnant une caricature d’« I don’t care », semblait en parallèle devoir représenter une attitude propre à la masculinité, celle de pouvoir se permettre de ne vivre que pour soi-même sans jamais devoir prendre en compte qui que ce soit d’autre.

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Dawson, la morale, la politique

Si Dawson’s Creek est et se veut une série sur le passage à l’âge adulte et sur cette période, à la fois intense et de temps suspendu, qui le précède, c’est aussi une fiction, un univers, qui comme toutes les autres impose comme une évidence une vision du monde, une morale, un rapport aux questions politiques et sociales du moment. Il est dès lors toujours intéressant de tenter de démêler le point de vue qu’elle nous propose afin de mieux comprendre de quels imaginaires nos convictions se nourrissent.

Or, le moins que l’on puisse dire est que Dawson’s Creek n’est pas avare en la matière. Les considérations morales y sont omniprésentes, de même que la discussion de la manière dont nos engagements et croyances modèlent nos identités, sans compter la représentation de certaines problématiques, certains modes de vie et certaines expériences sociales, et l’absence totale de certaines autres. Nous allons donc tenter de nous plonger un moment dans le dédale de ces innombrables considérations et voir ce que l’on peut en retirer.

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Dawson, modèles et subversion des genres

Parmi les très nombreux axes d’interprétation que la série Dawson’s Creek nous offre à explorer, la question des modèles masculins et féminins se démarque avec évidence sans que je n’aie pour autant pris la peine de le traiter jusqu’ici. A l’occasion de l’nième visionnage auquel je me suis adonné dernièrement, me voici prête à combler ce manque.

De fait, dès le départ, la série se construit autour d’une double opposition, incarnée par chacun de ses personnages principaux, celle de ses modèles masculins et féminins. J’avais jusqu’ici, autour de la question de la sexualité notamment, beaucoup insisté sur le fossé qui sépare Dawson et Joey d’un côté de Pacey et Jen de l’autre mais, si cette distinction reste pertinente, elle se déploie en réalité sur fond d’une séparation bien plus profonde encore, celle qui isole les personnages féminins des personnages masculins. La série, par l’intermédiaire de ses personnages, insiste ainsi régulièrement sur ce qui différentie les hommes des femmes et les garçons des filles. On se retrouve dès lors de part et d’autre face à un couple d’incarnations parfaitement idéal-typiques couvrant du spectre de leur distance l’ensemble des possibles de chaque genre.

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Emission 7×12 : Impact sériel sur le réel

Douzième émission de la saison 7 diffusée le 18 mars 2020 Continuer

Emission 7×11 : Le retour de la banalité du mal

Onzième émission de la saison 7 diffusée le 4 février 2020 Continuer

Emission7x10 : Banalité du mal en série

Dixième émission de la saison 7 diffusée le 5 février 2020 Continuer

Emission 7×09 : Séries et quotidienneté

Neuvième émission de la saison 7 diffusée le 12 février 2020 Continuer

Emission 7×08 : Trouble dans le genre sériel

Huitième émission de la saison 7 diffusée le 5 février 2020 Continuer

Emission 7×07 : Jeunes filles en série

Septième émission de la saison 7 diffusée le 29 janvier 2020 Continuer