décembre 2015

Flesh and Bone : mon corps e(s)t moi

Flesh-and-Bone

A l’heure où les problématiques sociétales et leur représentation par les séries télévisées sont devenues un critère de qualité et un argument critique de premier plan, parfois au dépend du simple plaisir de visionnage ou d’un véritable travail en profondeur des questions traitées, Flesh and Bone, la mini-série proposée par Starz, n’hésite pas à déstabiliser nos évidences en s’attaquant à un sujet difficile, celui de l’inceste, sans faire l’impasse sur ses aspects parfois dérangeants.

Un peu vite présentée comme le Mozart in the Jungle de la danse classique, Flesh and Bone propose pourtant bien plus que la découverte d’un milieu relativement hermétique et la déclinaison de ses excès urbains. Très vite, il apparait, en effet, que son propos sera ailleurs ; très vite une ambiance malsaine et une mise en scène appuyée des corps à l’écran nous indiquent que nous ne sommes pas ici dans la dramédie de mœurs.

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Fargo, la forme et le fond

Cet article a fait l’objet d’une publication antérieure sur le site Smallthings.fr

Fargo

Si la saison 1 de Fargo pouvait encore passer pour un OVNI télévisuel, un moment de grâce impossible à réitérer, la saison 2 nous confirme que nous avons là affaire à une très grande série, parfaitement maitrisée, pensée et mise en œuvre. Bien sûr les acteurs sont bons, la bande-son est géniale, la réalisation relève du grand art, mais plus que la rencontre d’excellents professionnels, Fargo nous propose un monde.

Un monde fait de paroles et de silence, de récits captivants et de quotidien, de références et d’incommunicabilité, un monde dans lequel les évènements suivent irrémédiablement leur cours, scellant sans pitié les destins individuels, sans pour autant qu’il soit possible d’y apposer un sens quelconque, un monde fictionnel qui joue au réel lorsque le réel qu’il nous présente se vit à travers les innombrables et inconciliables récits de ses personnages…

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You’re the Worst en quête de l’authenticité

Cet article a fait l’objet d’une publication antérieure sur le site de Smallthings.fr

You're the Worst

Dans un article consacré à New Girl, j’expliquais comment cette série exprimait un besoin très contemporain d’affronter les difficultés de l’existence avec légèreté. La saison 2 de You’re the Worst nous propose d’approfondir encore ce point de vue en nous démontrant brillamment les limites de cette position.

S’il fallait définir You’re the Worst, nul doute que ce qui la décrirait le mieux serait son air de ne pas y toucher. Non seulement c’est une comédie romantique qui joue à ne pas l’être mais c’est surtout le portrait de personnages qui font mine d’être blasés de tout, cyniques et imperméables aux émotions. C’est d’ailleurs sur ce ton que nous les avions quittés en fin de saison 1 qui nous les montrait emménager ensemble sur un prétexte, presque un malentendu.

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Emission 3×11 : Episodes de Noël

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Onzième émission de la saison 3 diffusée le 16 décembre 2015

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Emission 3×10 : éloge du procedural

Seriesfolie310

Dixième émission de la saison 3 diffusée le 9 décembre 2015

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Les séries et la famille

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Si l’on prend la peine d’observer au grand angle les séries, nous pourrions être surpris par la large proportion de celles dans lesquelles les familles sont tout simplement absentes ou pour le moins anecdotiques. En effet, alors qu’elles sont très clairement un thème récurrent et un sujet constant de célébration, force est de constater que leur place est en réalité beaucoup plus restreinte qu’on ne pourrait le penser.

Bien sûr, certaines intrigues se passent très bien de l’intimité de cet espace privé et se déroulent exclusivement en dehors de la sphère familiale. C’est le cas des nombreux Procedurals médicaux, judiciaires et autres dont le cas de la semaine constitue le cœur du récit.

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Emission 3×09 : Les séries et l’argent

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Neuvième émission de la saison 3 diffusée le 2 décembre 2015

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Séries et normalité

Mr Robot

Plus on élargit sa culture sérielle et plus on commence à y déceler des motifs récurrents. Parmi ceux-ci, le traitement du sentiment individuel de l’anormalité, comme marginalité mais aussi comme singularité, saute assez rapidement aux yeux. On ne compte en effet plus les héros sortant de l’ordinaire, du plus farfelu au plus génial, du plus admirable au moins enviable.

Bref, c’est bien connu, les gens « normaux » sont sans histoire. Il est donc assez logique que l’on en rencontre peu dans les récits. Corrigeons cependant immédiatement cette évidence en remarquant que si les génies et autres super-héros constituent une partie non négligeable des personnages peuplant les séries, ce format adopte néanmoins une position spécifique vis-à-vis de cette question.

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