septembre 2015

Narcos : Pablo… et puis le reste

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.

narcos

Proposant, dans cette première saison, de retracer le parcours du cartel de Medellin et de son chef, Pablo Esquobar, Narcos fait immédiatement mouche grâce à un pilote à la fois original, instructif et particulièrement efficace et à un personnage central fascinant, impeccablement interprété par Wagner Moura.

Peu au fait des évènements que la série entreprend de raconter, je me suis donc d’emblée laissé prendre au jeu de sa voix off, donnant les clés d’interprétations historiques et géopolitiques des évènements dont la fiction nous laisse entrevoir l’aspect plus subjectif et individuel. La manière dont le développement de ce trafic est mis en parallèle avec la lutte américaine contre le communisme dans cette région, par exemple, permet une lecture politique des événements qui n’est pas pour me déplaire.

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Show Me a Democracy

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.

Show Me a Hero

Un an et demi après la fin de Treme, David Simon nous est revenu, le temps d’une mini-série de six fois une heure, nous proposer ce qu’il fait le mieux : une plongée dans la complexité et la quotidienneté d’une problématique politique.

Basée sur le livre d’une journaliste du New York Times, Lisa Belkin, la série relate la difficile mise en œuvre d’une loi imposant la construction de logements sociaux dans les quartiers blancs de la ville de Yonkers, New York. Inspirée par l’urbaniste Oscar Newman, cette directive destinée à endiguer la criminalité des grandes tours en offrant la possibilité à chacun de se sentir responsable de son bout de terrain, y a, en effet, rencontré une résistance telle qu’elle a mis plus de dix ans à se concrétiser.

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Dawson et le sexe

Dawson

Parmi les nombreuses critiques qui ont pu être formulées sur Dawson’s Creek, le traitement de la sexualité mérite une analyse à part. (Les autres, comme le côté pleurnicheur, le sur-place de l’intrigue et les dialogues trop intellos pour certains, sont traités dans l’article « Pourquoi Dawson c’est génial ».)

De fait, la série a donné une représentation si prude et flippée de la sexualité que toutes les séries ados qui ont suivi semblent s’être positionnées sur cette question en réaction, explicite, comme dans le cas de One Tree Hill par exemple, ou pas, à celle-ci.

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Pourquoi Dawson c’est génial ?

Dawson

Si l’on dépasse le côté racoleur, et peut-être un peu provocateur, du titre, qui se veut un clin d’œil au podcast du (presque) même nom consacré à Buffy, la question se pose sérieusement pour moi de savoir pourquoi, malgré les années qui passent, malgré ma culture sérielle qui s’élargit toujours davantage, ne faisant que mettre en évidence un peu plus chaque fois ses nombreux défauts, malgré l’identification de moins en moins évidente avec ses personnages au vu de mon âge avancé ; pourquoi, donc, dans ma vie le besoin d’un retour à Dawson reste toujours aussi vivace.

(N.B.: pour ceux que la longueur de cet article rebuterait, vous trouverez ici une critique précédente sur cette série, beaucoup plus courte et abordable.)

Bien sûr, une part de l’explication peut sans doute se trouver dans un certain nombre de données subjectives, ayant trait à mon vécu et à ma personnalité. Contrairement à un reproche régulièrement formulé à son encontre, par exemple, les dialogues de la série me sont extrêmement réels car, oui, sans doute que je parlais un peu comme ça à l’adolescence.

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Mr Robot, l’éveil par le rêve

Mr Robot

Après un pilote envoutant, mis en ligne deux semaines avant sa diffusion sur USA Network, Mr Robot est vite devenu la nouveauté la plus excitante du moment et son créateur, Sam Esmail le nouveau génie à suivre, laissant tous les sériephiles sur les dents semaine après semaine.

Or, d’emblée, si l’on ne peut évidemment que reconnaitre les qualités objectives de l’interprétation des acteurs, avec en tête bien sûr Rami Malek, mais aussi de la réalisation et de la bande son, le caractère intrinsèquement méta, référencé, assumé par la série nous propulsait dans une nouvelle dimension de ce que pourraient être, à l’avenir, nos fictions.

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Rectify, troisième temps

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.

RectifySérie contemplative, s’il en est, traitant magnifiquement de l’indicible et de l’incommunicabilité, Rectify nous saisissait l’an dernier par l’intensité de la scène d’ « aveux » de Daniel. Pourtant, et c’est ce qui en faisait la beauté, rien n’est véritablement dit au sortir de ce deuxième volet, si ce n’est l’impossibilité d’extraire l’objectivité des faits de la fragilité des souvenirs.

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