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Séries télévisées au prisme du genre

Dans le cadre d’un cours d’épistémologie des études de genre, j’ai dû réaliser une notice de dictionnaire en lien avec le genre sur un sujet que je connaissais bien. Devinez ce que j’ai choisi…

Séries télévisées : En tant qu’objets de culture populaire (Djavadzadeh, 2021), dont les Cultural Studies vont s’emparer dès la fin des années 1990, les séries télévisées se présentent d’emblée sous le prisme du genre. Considérées dès leurs débuts comme féminines, que ce soit par leur installation au sein de l’espace privé des foyers, leurs thèmes axés autour du couple et de la famille, leur public, la place qu’elles accordent aux personnages féminins (Boutet, 2007), voire aux femmes en général au sein de leur industrie en comparaison avec celle du cinéma, le caractère frivole, banal et répétitif qu’on leur attribue, elles semblent n’avoir pu bénéficier d’un véritable intérêt, critique comme académique, qu’au prix d’une masculinisation de leur image (Courcoux, 2015), même si l’on peut encore constater une distinction dans leur réception en fonction des genres – le Soap reste typiquement codé comme féminin (Chedaleux, 2021)-, des personnages principaux et des thèmes traités (Alex, 2015).

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Un parcours sériephile, le mien

Curb Your Enthusiasm

C’est en lisant Tom Witwicky et les 60 séries qui ont marqué son parcours que j’ai eu envie de me pencher sur le mien, non pas qu’il soit particulièrement intéressant mais parce qu’il est assez différent et explique donc probablement en partie mes attentes et mes passions actuelles. Si ma sériephilie est faite de passion, en effet, elle n’a cependant pas des racines aussi lointaines que d’autres.

Enfant, je n’ai eu que très peu accès à des séries télévisées. Un weekend sur deux, lorsque j’allais chez mon père, je pouvais passer ma matinée à regarder ce qui passait mais l’intérêt restait superficiel, puisque espacé. Je me souviens que ma Mamy regardait Dallas et qu’on chantait le générique en chœur, je me rappelle que mon père aimait assez Madame est servie, que j’étais attirée par les personnages qui me faisait rire comme Looping dans L’agence tout risque et Starsky dans Starsky et Hutch (évidemment) et que je devais en pincer un peu pour le beau sourire de Ponch dans Chips.

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10 séries que je n’aurais pas voulu rater en 2015

Wonderfalls-Poster

L’année sérielle a été extrêmement riche, une fois encore, en découvertes et en émotions. De plus, la généralisation du modèle des saisons courtes, autrefois propre au cable n’a fait que multiplier les titres, pour le meilleur et pour le pire, si bien qu’il relève à présent du véritable casse-tête d’en désigner les 10 plus significatives. Pourtant, la multiplication du choix s’accompagne de l’impossibilité pour le sériephile de bonne volonté de suivre l’offre. Quoique cette liste soit évidemment purement subjective, il me semble donc d’autant plus important de me plier à l’exercice du bilan tant les nouveautés du moments semblent remplacer les précédentes sans que l’on prenne souvent le temps d’en évaluer l’intérêt relatif, hors celui de la découverte.

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Un point sur l’été : My Mad Fat Diary et Cie

My-Mad-Fat-Diary

Alors que durant l’année je fais régulièrement le point sur les découvertes en cours au sein des podcasts hebdomadaires, cette période de vacances, quoique bienvenue notamment pour rattraper mon retard d’écriture, reste largement dans l’ombre.

Or, l’été est devenu au fils de ces dernières années, une saison à part entière riche en découvertes qu’il serait dommage de passer sous silence. Voici, donc, jusqu’ici quelques fictions que je prends un plaisir infini à regarder et que j’aimerais partager avec vous.

Pour commencer avec les saisons d’ors et déjà terminées, c’est autant avec une joie quasi enfantine qu’une déception profonde que j’ai pris connaissance de la troisième saison de My Mad Fat Diary. Déception, vous l’aurez compris, parce que c’était pour découvrir qu’il s’agissait d’une ultime saison de trois épisodes seulement ; joie, par contre, parce que se replonger dans l’univers de Rae donne toujours le sentiment de retrouver une bande de potes.

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Challenge séries 2015 : bilan de mi-parcours

Sponge Bob

Mon temps est largement occupé par le visionnage de nombreuses séries au fur et à mesure de leur sortie. Pourtant, si je ne suivais pas en parallèle quelques œuvres plus anciennes, je finirais probablement lors de certaines périodes décevantes par perdre la foi. Ces « vieilleries » ont, en effet, le double avantage de parfaire ma culture sériephile, et donc de me permettre de me sentir plus légitime pour vous en parler, et d’avoir déjà passé les nombreux filtres de la phase test, de la durée, de la notoriété, qui en font des valeurs plus sûres que les séries naissantes. Dans l’optique de poursuivre cette démarche, je m’étais donc fixée l’objectif de regarder les 12 séries suivantes au cours de cette année.

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Maintenant aussi sur Buzz Radio !

Buzz Radio

Si vous nous suivez depuis nos débuts, vous savez que notre émission est déjà diffusée par plusieurs radios, FM et/ou en ligne.

Suite au transfert de Ben aux commandes de Buzz Radio, c’est avec plaisir que nous serons désormais également disponibles à ses auditeurs tous les mercredis de 20 à 21 heures.

Bienvenue, donc, à eux et, pour le reste, nous continuerons à parler séries une fois par semaine et à publier le podcast et les articles sur le site.

Enjoy 😉

PS : pour écoutez Buzz, vous pouvez suivre ce lien.

Battle Creek ou le réalisme en question

Battle Creek Pilot

Voici que parmi les nouveautés de la semaine nous arrive sur CBS une série aux créateurs prestigieux, Vince Gilligan et David Shore : Battle Creek. Et comme si les ombres de Grégory House et Walter White ne suffisaient pas à donner envie, ajoutons la silhouette de Ryan O’Reilly, étroitement attachée à son interprète, Dean Winters, ainsi que le visage toujours sympathique de Kal Penn. Avouons-le, il y a là  de quoi faire rêver !

Pourtant, lorsque l’on aborde enfin le pilote, et malgré le plaisir de retrouver quelques têtes familières et une forme plutôt soignée, on se trouve un peu surpris, décontenancé, peut-être même déçu de découvrir simplement un très bon Cop Show : crime, enquête, résolution, et la traditionnelle confrontation entre deux personnalités que tout oppose, du moins en apparence. Or, cette tension entre le fantasme et la réalité se trouve justement au centre du propos que nous présente cette première introduction à la série.

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Après Buffy…

buffy saison 7

Parce qu’on ne peut pas tous être des fans de la première heure mais qu’il n’est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs, il est temps pour mois, après avoir passé les quatre derniers mois devant les 7 saisons de Buffy, de faire un premier bilan (premier parce qu’il ne fait aucun doute pour moi que j’y reviendrai souvent).

Lorsque, fin des années 90, la série était diffusée à la télévision, je me souviens avoir regardé un épisode et n’y avoir vu que des décors et des costumes cheap, une héroïne superficielle et un bellâtre fade pour exciter les minettes de mon âge. Me refusant absolument d’être une minette de mon âge, il était inévitable que le malentendu, entretenu par les couvertures de magazines ados de l’époque, subsiste et que je passe donc aussi longtemps à côté de cette série exceptionnelle.

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Backstrom : l’envie de jouer le jeu

Backstrom-Fox

Nouvel antihéros de la FOX, Backstrom, interprété par l’excellent Rainn Wilson, est un inspecteur qui se caractérise autant par son absence totale d’hygiène de vie que son talent pour cerner les intentions criminelles par la simple mise en situation.

Le pilote nous l’introduit dans le cabinet de son médecin, qui doit prendre la grave décision de lui permettre de continuer son travail suite à des problèmes de santé importants. Malgré un corps manifestement en mauvais état, et maltraité autant que possible par son « propriétaire », il apparait pourtant évident que c’est son état d’esprit désabusé qui est à l’origine de ses problèmes.

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Better Call Saul : Premières impressions

Better-Call-Saul-Bob-Odenkirk

La vie de sériephile est faite de rencontres et, comme dans le monde réel, avoir été présentés par un ami commun peut faciliter l’entrée en matière. Le risque n’est pas nul de se retrouver très déçu, et par le nouveau venu, et par l’ami qui a cru bon de nous mettre en contact, mais, si le courant passe, la confiance n’en sera que renforcée de part et d’autre.

Mon introduction dans l’univers de Better Call Saul est sans conteste à comparer à ce dernier cas de figure. Faisant le lien, tout en instillant d’ors et déjà un ton plus léger, le prologue nous représente l’avocat de Walter White, défait, sur ses gardes, en employé vieillissant d’une pâtisserie de centre commercial. Visiblement nostalgique d’un temps qu’il a dû déserter, il ressort une vieille cassette vidéo soigneusement cachée et l’introduit dans le magnétoscope. Sa publicité, plus ridicule que jamais sur cette tonalité nostalgique apparaît.

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