Un point sur l’été : My Mad Fat Diary et Cie

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Alors que durant l’année je fais régulièrement le point sur les découvertes en cours au sein des podcasts hebdomadaires, cette période de vacances, quoique bienvenue notamment pour rattraper mon retard d’écriture, reste largement dans l’ombre.

Or, l’été est devenu au fils de ces dernières années, une saison à part entière riche en découvertes qu’il serait dommage de passer sous silence. Voici, donc, jusqu’ici quelques fictions que je prends un plaisir infini à regarder et que j’aimerais partager avec vous.

Pour commencer avec les saisons d’ors et déjà terminées, c’est autant avec une joie quasi enfantine qu’une déception profonde que j’ai pris connaissance de la troisième saison de My Mad Fat Diary. Déception, vous l’aurez compris, parce que c’était pour découvrir qu’il s’agissait d’une ultime saison de trois épisodes seulement ; joie, par contre, parce que se replonger dans l’univers de Rae donne toujours le sentiment de retrouver une bande de potes.

My Mad Fat Diary

Si elle nous laisse donc un goût de trop peu, comme c’est malheureusement souvent le cas des excellentes séries anglaises, cette première série s’est révélée émouvante et intelligente, comme toujours. Le propos reste cohérent jusqu’au bout mais quelques éléments viennent malgré tout nous surprendre et donner à l’ensemble une dernière inflexion nostalgique mais optimiste.

Je n’ai qu’un espoir, au sortir de ces trois saisons : que cette série ait ouvert les yeux et la voie pour une multiplication de ce genre d’héroïnes à la télévision. Au-delà de la seule question de la place accordée aux physiques hors-normes que cette série a clairement et magistralement ringardisée, c’est surtout de la possibilité de poser un regard lucide, mais pas cynique, sur ce que cela peut signifier d’être une adolescente, quelle que soit son apparence, qu’il est question ici.

Parce qu’elle est carrément cool, parce que sa vision du monde ajoute de la vie à tout ce qui l’entoure, parce que sa souffrance parfois nous retourne les tripes, parce qu’on rêverait tous de lui ressembler un peu plus ou au minimum de faire partie de sa bande d’amis, Rae, et l’actrice qui l’incarne, Sharon Rooney, représente un seuil dont il me semblerait impossible de ne pas tenir compte pour toute « Teenage Fiction » à l’avenir, au même titre qu’un Freaks and Geeks une quinzaine d’années plus tôt.

Pour rester en Angleterre, j’ai également terminé Humans. N’ayant pas vu la version suédoise, je découvrais l’histoire et le moins que je puisse dire est que j’en ressors globalement peu convaincue et pas du tout emballée à l’idée de rempiler à la saison prochaine. Restée simplement extérieure à l’histoire et aux personnages, qui ne m’ont jamais paru véritablement incarnés, les androïdes semblant presque avoir plus de chair que les humains, la série a continué à perdre mon intérêt, progressivement, jusqu’à un final ne laissant présager qu’une dégradation encore plus latente pour la suite, avec une intrigue plus dispersée et moins tenue.

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Les deux autres séries de l’été terminées, Wet Hot American Summer et Bojack Horseman, ont déjà fait l’objet d’une critique séparée. Je n’y reviendrai donc pas ici, même si je ne peux que vous enjoindre à vous laisser prendre au jeu de ces saisons. Dans le même ordre d’idée, je vous réserve ma critique de True Detective pour un article à part.

Pour ce qui est du reste, commençons par un point sur ce que je n’ai pas aimé, auquel j’ai encore du mal à accrocher ou que j’ai carrément abandonné depuis longtemps. Pour commencer, parce que j’en entends énormément de bien un peu partout, j’ai fini par donner une seconde chance à Sense8, après avoir abandonné au troisième épisode.

J’ai donc regardé le quatrième épisode, que certains semblaient considérer comme l’épisode décisif pour accrocher définitivement à l’univers. Mon impression de carte postale, superficielle tant dans l’image que dans le propos n’a cependant pas été contredite, ni par cet épisode, ni par les septième et huitième que j’ai tentés également pour les mêmes raisons. Série d’ambiance, nécessitant une plongée dans l’univers proposé, il me semble impossible de finir par l’apprécier car les personnages me semblent vides et leur connexion complètement mièvre.

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Autre série largement louée parmi les sériephiles que je lis ou écoute, UnReal ne m’a pas non plus véritablement convaincue. Peut-être parce que la téléréalité et ses acteurs me sont indifférents, peut-être parce que j’ai beaucoup de mal à prendre du plaisir à voir des gens se comporter comme des salauds pour des raisons totalement futiles. J’aime les séries qui me permette de garder foi en l’humanité, pas qui renforce une misanthropie et un cynisme facile. Par ailleurs, la représentation qui y est donnée de la sexualité et des rapports hommes/femmes m’a également dérangée. Trois épisodes m’ont donc suffi.

Dans un autre registre, j’ai accroché, puis vite déchanté devant Scream qui, dès le troisième épisode, s’est révélé vraiment décevant. Il va sans dire que ce fut également le cas de Zoo, que j’ai regardé un temps pour rire jusqu’à un épisode 5 qui se prenait tellement au sérieux qu’il n’était même plus possible d’y voir un gros divertissement avec des animaux improbables qui s’attaquent aux humains. Quelques visionnages n’ont, enfin, pas dépassé le stade du pilote. C’est le cas de Proof, Complications et Mr Robinson.

Mr. Robinson

Enfin, et bien que ces saisons ne soient pas encore terminée, je citerai quelques titres qui font les joies de mon été pour le moment. Du côté comédie, je citerai Ballers, The Brink et Sex and Drugs and Rock and Roll, la première se révélant étonnamment addictive, la seconde déjantée à souhait et la troisième encore un peu fragile mais pas encore de quoi me faire perdre l’espoir.

Pour ce qui est des Drama, je ne peux que recommander une fois encore Masters of Sex et Rectify qui restent toujours aussi magnifiques pour leur troisième saison. Mais sans doute en parlerais-je de manière plus détaillée une fois le final vu. De même, Mr Robot, malgré une baisse de régime et quelques ratés garde tout mon intérêt et fera l’objet d’une critique bientôt.

J’ai également bien accroché à l’univers et aux enjeux portés par Dark Matter dont je découvre chaque nouvel épisode avec plaisir. C’est moi le cas de Killjoys que je pense abandonner après 7 épisodes car moins prenant, malgré la présence de Luke Macfarlane. Enfin, The Astronaut Wifes Club, quoique un peu ronronnant, a, grâce à un casting d’actrices très convaincant, maintenu mon intérêt jusqu’ici.

Voici donc un été bien rempli ! Si vous y ajoutez les séries plus anciennes que j’ai pris plaisir à découvrir dernièrement et que je vous conseille, comme Supernatural, Luckie Louie, Rick and Morty, Spaced et Shameless, sur laquelle je vous ai déjà donné mon impression, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Et l’été n’est pas fini puisque j’attends encore avec impatience de voir les saisons 2 de Playing House et You’re The Worst, ainsi que la mini-série de David Simon, Show Me a Hero.