Backstrom : l’envie de jouer le jeu

Backstrom-Fox

Nouvel antihéros de la FOX, Backstrom, interprété par l’excellent Rainn Wilson, est un inspecteur qui se caractérise autant par son absence totale d’hygiène de vie que son talent pour cerner les intentions criminelles par la simple mise en situation.

Le pilote nous l’introduit dans le cabinet de son médecin, qui doit prendre la grave décision de lui permettre de continuer son travail suite à des problèmes de santé importants. Malgré un corps manifestement en mauvais état, et maltraité autant que possible par son « propriétaire », il apparait pourtant évident que c’est son état d’esprit désabusé qui est à l’origine de ses problèmes.

Immature, irrespectueux de toute forme de règlement, discipline ou même de la forme la plus élémentaire de savoir vivre, si Backstrom séduit ce n’est certainement pas intentionnellement. Tout est clairement fait pour qu’il apparaisse sale et misérable. Plus qu’un traitement conventionnel, ce sera donc en lui prescrivant un ami, ou un journal où prendre note de ses mensonges que le docteur, exceptionnel de patience et d’ouverture d’esprit il faut l’avouer, tentera de le remettre sur les rails.

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Affublé d’un chef extrêmement compréhensif, d’un poste manifestement privilégié lui permettant de traiter d’une affaire à la fois, de collaborateurs aux petits soins, il joue avec ses enquêtes et semblent totalement à côté de la plaque jusqu’à ce qu’il tombe droit dans le mille. Si cette description vous dit quelque chose, n’en doutons pas, il ne s’agit aucunement d’un hasard. Sans doute la FOX espère-t-elle toujours renouer avec le succès de House. Procédural rejouant quelques figures imposées du héros génial jusque dans son antipathie, certains choisiront peut-être de passer leur chemin, arguant que l’on n’a pas besoin de pâle copie.

Pour ma part, j’ai la conviction que, pour la première fois depuis 2012, la relève trouve en Backstrom de réelles chances de réussite. Si Rainn Wilson n’est pas Hugh Laurie, il offre justement une réappropriation de l’archétype du salaud génial tout aussi convaincante sans avoir à souffrir de la comparaison. Moins séducteur et cabotineur, tout simplement moins cool, il propose un personnage qui peut prétendre à une existence propre. Alors que House mettait une ou deux saisons à installer son propos, après seulement trois épisodes Backstrom marque déjà sa volonté de poser son regard décalé sur certains aspects de l’existence comme la foi, l’actualité du passé ou le lien qui nous unit à autrui. Les personnages qui l’entourent et son métier portent enfin des problématiques très différentes et un potentiel narratif et relationnel renouvelé.

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Parce que le personnage, et son interprète, me plait déjà, parce que les intrigues sont toujours divertissantes, parce que je me refuse d’abandonner les procedurals à l’absence de propos, parce que la reprise d’archétypes n’est pas synonyme de manque d’originalité, … je ne peux que vous conseiller d’observer avec attention la proposition qui nous est faite par cette nouveauté.