You’re The Worst

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Dans mon mode de vie sériephage, j’ai déjà eu l’occasion de remarquer qu’il est des indices qui me permettent de repérer, parmi la multitude de mes consommations, les pépites de plaisir sortant de l’ordinaire.
Le fait de sautiller sur place, décollée de mon dossier, pendant que je visionne un épisode en est un. Je l’ai encore vécu il y a peu lorsque je me délectais de Fargo.
L’impossibilité de m’arrêter d’enchaîner les épisodes me forçant à hiberner jusqu’à la fin de la série en est une autre, comme ce fut le cas lorsque j’ai découvert OZ.


L’impérieux besoin, ressenti régulièrement, de regarder l’intégrale d’une série est également particulièrement significatif. Je ne pense pas pouvoir me passer bien longtemps de la compagnie de Seinfeld ou de Daria.
Enfin l’impulsion, contre-nature vu mes mœurs d’ermite, de partager mon bonheur avec l’un ou l’autre de mes congénères se révèle suffisamment rare pour donner une indication positive sur le programme en question.
Ainsi, lorsque après avoir regardé le pilote de You’re The Worst, je n’ai pu m’empêcher d’y faire mention à plusieurs reprises au souper, puis de le visionner pour la deuxième fois de la journée sous prétexte de le montrer, j’ai compris que j’avais affaire à une de ces pépites.

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Alors que je m’attendais à une petite comédie romantique sympa, j’y ai vu des personnages immédiatement attachants, une mise en scène et une image imprégnés de personnalité, des dialogues intelligents, drôles et percutants, une promesse d’un récit à la fois extrêmement singulier et touchant une part d’universel (ou en tout cas d’un universel de l’époque), l’espoir enfin que cette fraîche impertinence, caractéristique de l’instantané et du fugitif, se perpétue semaine après semaine, saison après saison, rediffusion après rediffusion.
Je sais évidemment combien cette promesse est intenable et pourtant j’y crois…j’y crois…