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Masculinité du Care ou « I don’t care » : de Larry David à Tommy Shelby

Cet été, le hasard de mes envies m’ont fait regarder sur la même période la saison 11 de Curb your Enthusiasm et l’entièreté des Peaky Blinders que je n’avais pas encore pris la peine de découvrir jusque-là. Etant retombé peu de temps auparavant sur l’idée que je développais dans un article précédent d’une masculinité du Care à propos du personnage de Pacey, cette idée s’est mise à macérer dans l’environnement sériel que je lui offrais.

Le propos de cet article a commencé à prendre forme lorsqu’il est devenu évident pour moi que le personnage de Larry David incarnait précisément l’opposé de ce que l’on entend par l’éthique du Care. Non pas qu’il soit je-m’en-foutiste. Au contraire, il passe son temps à s’énerver et s’engueuler avec tout et n’importe qui pour des broutilles. Mais bien qu’il ne se préoccupe et ne prend jamais soin de personne d’autre que lui-même.

Or, si l’idée du Care a été développée pour rendre compte d’un raisonnement éthique moins abstrait, et présenté comme moins rationnel, que l’on constatait chez les petites filles parce qu’elles prenaient davantage en considération le bien-être d’autrui que les principes moraux, Larry David, en incarnant une caricature d’« I don’t care », semblait en parallèle devoir représenter une attitude propre à la masculinité, celle de pouvoir se permettre de ne vivre que pour soi-même sans jamais devoir prendre en compte qui que ce soit d’autre.

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Dawson, modèles et subversion des genres

Parmi les très nombreux axes d’interprétation que la série Dawson’s Creek nous offre à explorer, la question des modèles masculins et féminins se démarque avec évidence sans que je n’aie pour autant pris la peine de le traiter jusqu’ici. A l’occasion de l’nième visionnage auquel je me suis adonné dernièrement, me voici prête à combler ce manque.

De fait, dès le départ, la série se construit autour d’une double opposition, incarnée par chacun de ses personnages principaux, celle de ses modèles masculins et féminins. J’avais jusqu’ici, autour de la question de la sexualité notamment, beaucoup insisté sur le fossé qui sépare Dawson et Joey d’un côté de Pacey et Jen de l’autre mais, si cette distinction reste pertinente, elle se déploie en réalité sur fond d’une séparation bien plus profonde encore, celle qui isole les personnages féminins des personnages masculins. La série, par l’intermédiaire de ses personnages, insiste ainsi régulièrement sur ce qui différentie les hommes des femmes et les garçons des filles. On se retrouve dès lors de part et d’autre face à un couple d’incarnations parfaitement idéal-typiques couvrant du spectre de leur distance l’ensemble des possibles de chaque genre.

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