In The Club : invitation au partage

Si la qualité des séries anglaises n’est plus à prouver tant les exemples en sont nombreux, l’agréable surprise que constitue la plupart d’entre elles, saison après saison, n’en est que plus remarquable. Chacune semble venir me cueillir là où je ne l’attendais pas pour me procurer non ce que je voulais mais ce dont j’avais besoin. Tout en approfondissant toujours un sillon réaliste grâce à des situations quotidiennes et contemporaines et des personnages auxquels il est facile de s’identifier, jamais je n’ai l’impression de copie, de facilité, de caricature, bref jamais je ne sens une formule.

Par contre, je me retrouve embarqué au plus près du vécu des différents personnages avec une rapidité étonnante. Peut-être la familiarité des visages que l’on retrouve d’une série à l’autre facilite-t-elle ce phénomène et crée-t-elle une intertextualité riche entre chacune d’entre elles. Toujours est-il qu’à chaque fois je me fais happer sans pour autant avoir le sentiment de me faire avoir.

Là où certains drames sentimentaux made in US me font en effet sentir qu’on manipule mes sentiments pour provoquer une addiction, leurs équivalents anglais m’inspirent une telle sympathie que j’ai l’impression qu’ils ont été créés pour moi et mon plaisir. Pas question ici de m’en mettre plein la vue ou de prouver la grande créativité d’un secteur en passe d’accéder au statut d’art, tout semble simplement se mettre au service d’une histoire et du téléspectateur qui la suivra.

C’est en tout cas la réflexion que m’inspire In The Club, le nouveau drama de la BBC 1, dont j’ai pour le moment eu l’occasion de voir les trois premiers épisodes. Malgré un procédé de départ peut-être un peu artificiel – on suit un groupe de femmes enceintes ayant simplement suivi les mêmes séances de préparation à l’accouchement mais très soudé – et un enchaînement de complications incitant à croire en la poisse absolue, chaque instant de visionnage est à la fois éprouvant et touchant.

On aime ces personnages, on vit avec ces femmes et ces hommes les bouleversements entourant la naissance  de leur enfant, on s’émeut, on tremble, on espère, on partage leurs joies et leurs peines. Comme une promesse, In The Club nous intègre, nous invite à tout partager, nous offre un moment de fusion comme celui auquel aspirent ces femmes sur le point de donner la vie, et comme la télévision nous donne parfois l’occasion de ressentir.