Les séries nous rendent-elles heureux ?

Question saugrenue, je vous l’accorde. Et pourtant…
Vu le temps que l’on peut passer devant certaines d’entre elles, vu les années, voire les décennies, que l’on passe à mûrir avec elles, peut-être la question mérite-t-elle d’être posée !
La première réponse que l’on peut apporter, la plus évidente, est celle qui met en lumière le plaisir que l’on peut ressentir.

Qu’il s’agisse des éclats de rire que provoque un épisode de « The Big Bang Theory » ou bien « The Office », du soupir de satisfaction que je pousse lorsqu’une histoire d’amour atteint enfin, après des dizaines d’épisodes, un dénouement heureux, du soulagement ressenti lorsqu’un personnage maléfique reçoit le châtiment qu’il mérite, du moment jouissif où un personnage ou une intrigue exprime leur plein potentiel, que ce soit dans le « What The Fuck » ou dans l’absolument génial, les séries ont mille et une manières de nous faire plaisir.
Or, ce plaisir, oui, nous rend heureux, même si ce n’est que pour l’instant qu’il dure.
Par ailleurs, en dehors de cet accès immédiat et simple à ces petits moments de bonheur, les séries peuvent aussi développer une dimension morale plus profonde.
Certaines véhiculent un message optimiste et mobilisateur qui colore notre vision du monde, d’autres soulagent nos peines en nous montrant une justice qui fonctionne, des familles soudées dans les épreuves, une médecine capable de miracles et d’humanité, bref des vies qui ont un sens !
D’autres, enfin, nous rendent meilleurs en nous permettant de mieux comprendre, ou même parfois de nous identifier, à des personnages ou des situations qui nous sont totalement étrangers.
Pour toutes ces raisons, oui, je suis persuadée qu’il n’est pas si idiot de croire que les séries peuvent nous rendre heureux, du moment, bien entendu, qu’elles ne deviennent pas une échappatoire qui nous empêcherait de vivre notre propre existence.

(Sujet de l’émission 02)