Tag Archive: analyse

Est-il possible de critiquer une série ?

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Euh ! Il aurait peut-être fallu que je me pose la question plus tôt, non ?
Tout le principe de cette émission repose sur le présupposé que les séries peuvent être jugées, jaugées, bref soumises à la critique. Or, admettons-le tout de suite, mes goûts ne sont pas les vôtres.
De plus, je sais combien mon appréciation est soumise aux circonstances.
En fonction de la personne qui me l’a conseillée, de l’attente que j’en ai, de la difficulté que j’ai eu à ma la procurer, de la chaine qui la diffuse, des noms, plus ou moins reconnus, d’acteurs, créateurs ou producteurs qui me renvoient à d’autres séries, aimées ou pas, du moment de l’année de la semaine ou de la journée, de mon humeur du moment, bref, en fonction d’une série de critères qui n’ont rien à voir avec les qualités ou les défauts de la série elle-même, je pars toujours avec un bagage lourd d’a priori, d’espoir et d’expériences vécues.

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South Park et la morale

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Introduction

La série animée South Park se caractérise dès les premiers regards par le caractère rudimentaire de son animation, la vulgarité de ses dialogues et la violence qu’elle met en scène. Durant une vingtaine de minutes, humour scatologique, situations sexuellement embarrassantes et grossièretés en tout genre se mêlent au détournement de l’antisémitisme, autant que des stars, des institutions ou des débats de société. Rien ne semble pouvoir être épargné par ce rouleau compresseur de l’irrévérence. Pourtant, invariablement, un quatrième élément vient compléter la recette de cette production médiatique : une morale.
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Friday Night Lights, un patriarcat en l’absence des pères

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Friday Night Lights est une série intéressante à plus d’un titre. C’est le pilote le plus emballant que j’ai eu à voir de ma vie, les personnages sont attachants et très bien incarnés, et puis la manière dont le personnage de Jason Street est traitée me parait particulièrement positive. Elle a néanmoins énormément de défauts également, dont le plus évident est de n’avoir pas été à la hauteur de la promesse que constituait son pilote.
C’est cependant sur le propos que je voudrais m’attarder ici. Il me semble qu’un thème traverse, en effet, l’ensemble de la série : la question des pères. Parmi les nombreuses difficultés que rencontrent les jeunes joueurs du Coach Taylor, l’absence et les nombreux manquements de leurs pères respectifs en forment la pierre angulaire. Face à ce vide, et quoique élevés par leur mère (droguée ou simplement dépassée), grand-mère (sénile) ou grand frère (immature), ces adolescents manquent de modèle pour devenir des hommes dignes de ce nom.
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Mon Dexter, ce super-héros.

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« Dexter » s’inscrit dans le sous-genre des récits de super-héros : une double identité/vie, une blessure originelle, un territoire (ville), un délitement moral et social, avec en tête les ratés de la justice, exigeant l’intervention d’un homme providentiel, le danger que tout attachement de sa part fait courir à ses proches, un discours confrontant en permanence la loi des hommes et celle d’un seul (code de Harry), … mais aussi, un développement minimal des enquêtes et des personnages secondaires, le caractère spectaculaire de certains super-vilains, le fait que les proches, tout comme les civils et les victimes, ne servent jamais que de prétextes narratifs.
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