Tag Archive: analyse

New Girl ou l’insoutenable gravité de l’existence

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En nous proposant de suivre les histoires d’amour, d’amitié, de travail de quelques trentenaires, qui se trouvent être colocataires, New Girl a toutes les apparences de la comédie classique. Diffusée sur la FOX, d’un format sitcom, avec des décors lumineux et colorés et une actrice principale très en vue, rien ne permet à priori d’en attendre plus qu’un moment de détente avec des personnages drôles et attachants.

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Sexisme et séries

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Depuis quelques temps, grâce à ma lecture régulière d’articles féministes, je suis beaucoup plus sensible au problème du sexisme dans les fictions que je regarde. Il ne m’est plus possible de ne pas tenir compte du paramètre de la représentation des femmes, des hommes et de leurs relations. Ainsi, récemment certaines séries (Sons of Anarchy, Halt and Catch Fire, C.H.O.S.E.N., The Strain, Southland …) et certains films (Gravity, …), dont les critiques étaient plutôt élogieuses par ailleurs, se sont révélés très énervants, voire insupportables, à mes yeux à cause de ce critère. Le sentiment d’isolement, parmi les fans de séries, qui en a découlé explique en partie pourquoi j’ai commencé à estimer légitime de créer ce site et de produire mes propres critiques. En espérant évidemment combler un vide dans la représentation d’une partie, même minime, du public.

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True Blood : un bilan

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Voilà qu’après tant d’autres nous avons dit au revoir à True Blood, admettons-le tout de suite, sur un mode mineur. Plus personne n’en attendait encore grand-chose, tout le monde regardait d’un œil distrait en attendant que ça se termine enfin. Malgré encore quelques bonnes idées ici et là, les épisodes pleurnichards ou carrément ridicules s’étaient multipliés ces dernières saisons et on avait fini par en oublier les raisons pour lesquelles on avait accroché à cette série.
Pourtant, True Blood était bel et bien une série qui nous avait gardés éveillés plus tard que prévu à une époque. Chaque fin d’épisode était tellement prenante qu’on enchainait avec le suivant. Plus que tout, à ces débuts, la série m’avait surpris par son rythme. Là où on était habitué à une résolution lente des intrigues, True Blood les refermait vite et de manière inattendue pour enchaîner avec deux fois plus d’embrouilles. Ce mode de narration en a fait l’originalité et le succès.

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L’ennui et le sériephile

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A présent que le rythme des saisons télé est de moins en moins figé, il ne se passe plus une semaine sans que je ne découvre deux ou trois nouveautés. Pourtant, toutes ne m’inspirent pas un article. Certaines sont intéressantes, d’autres pas, mais la plupart exigent en tout cas confirmation.
Peut-être d’ailleurs aurez-vous remarqué comme moi que les séries exigeant plusieurs épisodes, voire plusieurs saisons pour confirmer leur intérêt sont de plus en plus fréquentes. Si, dans certains cas, comme la saison 4 de The wire par exemple, ce temps long se justifie parfaitement par le récit, dans d’autre, par contre, on a plus l’impression que certains showrunners en manque d’inspiration confondent lenteur et profondeur, propos confus et message réservé aux initiés.

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Kenny Powers : fierté et identité

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Si les séries me plaisent autant, ce n’est pas seulement pour leur capacité de me faire ressentir des émotions brutes, comme je l’expliquais la semaine passée, c’est aussi pour les nombreuses réflexions qu’elles me permettent de faire naitre au sein de mon esprit malade. Je ne sais jamais quand ou comment, il n’y a à nouveau aucune règle, de qualité par exemple, qui permettrait de garantir une fécondité optimale. Ca m’apparait à un moment sans que je ne sache trop pourquoi.

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Homère et Dallas, Florence Dupont

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De toutes les lectures que je projette de vous suggérer dans cette section, Homère et Dallas est sans hésitation celle que j’estime la plus inspirante. Elle est probablement en large partie responsable de mon intérêt pour les séries.
Les accros de la première heure crieront sans doute au crime de lèse-majesté mais, même si j’ai durant ma jeunesse regardé, parfois assidument, un certain nombre de séries télévisées, je n’y voyais rien de plus qu’un divertissement, dont je craignais à la limite les ravages abrutissants sur mon jeune cerveau qui avait tellement mieux à faire.

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Critères d’analyse d’une série

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Quoiqu’il ne soit pas question de chercher ici la formule magique de l’objectivité critique, laquelle me parait être non seulement un leurre mais également vaine, car qu’en ferait-on, il me semble que définir des critères d’analyse permet d’interroger sa passion et approfondir sa lecture.
Pour déterminer ces critères, j’ai donc commencé par m’interroger sur les raisons qui me faisaient apprécier les séries que je suis (ou ai suivies). Toutes, en effet, ne m’apportent pas la même chose et mon amour pour Fringe ne repose pas forcément sur les mêmes ressorts que celui pour My Name is Earl. Il aurait bien sûr été possible de détailler et multiplier les critères à l’infini mais mon but était de me constituer un outil, une sorte de mini grille d’analyse, facile à retenir et à manier.

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Platane, saison 2 : Eric et son nombril

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Je ne sais pas si c’est voulu et/ou assumé comme référence par Éric Judor mais le parallèle avec ‘Curb Your Enthusiasm’ de Larry David m’a sauté aux yeux en regardant la saison 2 de ‘Platane’.
J’imagine déjà certain s’étouffer devant cette comparaison. Mais si l’on met de côté l’aura dont certains puristes peuvent affubler Larry David, et HBO, et le snobisme consistant à penser que si c’est français, c’est forcément un cran en dessous, le constat est assez évident.

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Kaamelott : Contingence, ironie et solidarité

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Si je reprends le titre du livre du philosophe américain, Richard Rorty, pour parler de cette série française, ce n’est pas par hasard. En effet, Alexandre Astier nous propose ici sa version personnelle du pragmatisme tel que nous le décrit Rorty.
Le programme en est ainsi détaillé : tout d’abord, il importe de prendre conscience de la contingence de nos évidences. Relativisation de nos valeurs, démonstration de l’arbitraire du langage, désenchantement à tous les étages. Comment ne pas y reconnaître le propos de Kaamelott qui systématise la formule en faisant du vocabulaire un sujet d’incommunicabilité permanente, en renvoyant toujours les actions les plus nobles aux préoccupations les plus basses, en faisant de tous les éléments sensément enchantés des occasions foireuses.

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Dawson’s Creek et le rôle de la fiction

 

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Oui, oui, je vous entends déjà ricaner mais, même si ça me fait beaucoup de peine, je vais ravaler mes larmes et tenter d’expliquer aux béotiens que vous êtes pourquoi Dawson est une série qui mérite qu’on s’y attarde (et on ne rigole pas là-bas dans le fond, je vous ai vu).
Soyons clair, ses défauts sont, il est vrai, à peine supportables : ça pleurniche, ça ne sait pas ce que ça veut, ça se croit adulte alors que ça réagit comme des gamins, … Bref, on dirait presque que ce sont des adolescents, quoi !
Si l’on considère ce premier niveau de lecture, justement, il me semble que Dawson est bien la seule série pour ados qui parle vraiment d’ados à des ados. Et c’est bien le minimum d’attente que l’on peut en avoir !

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