Tag Archive: analyse

Emotions sérielles

Enlightened

J’avais examiné dans un article précédent en quoi l’on pouvait considérer le plaisir comme un critère pertinent pour critiquer une série. Or, si l’on s’y penche un instant, la dimension émotionnelle, si elle reste largement impensée, constitue pourtant un élément majeur de nos expériences sérielles.

En effet, si la fiction nous pousse à réfléchir, à évaluer certaines certitudes morales, à tester des scénarii pour inventer l’avenir, le tout nourrissant notre imaginaire et ouvrant ainsi le chemin des possibles, c’est surtout parce qu’elle nous prend par les sentiments et nous fait vibrer avec elle que la fiction dispose d’une telle emprise, d’une telle puissance de persuasion. Car plus que tout discours rationnel et argumenté, en nous faisant rire ou pleurer, frémir ou rêver, nos fictions s’imposent à nous avec la force de l’évidence. Evidemment qu’elles ont raison puisque nous en expérimentons l’effet concret et immédiat sur nous-mêmes.

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Emission 3×07 : Emotions sérielles

Seriesfolie 307

Septième émission de la saison 3 diffusée le 18 novembre 2015

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Emission 3×06 : Une série, une ville

Seriesfolie306Sixième émission de la saison 3 diffusée le 11 novembre 2015

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Emission 3×05 : Une culture de la référence

Sériesfolie305

Cinquième émission de la saison 3 diffusée le 28 octobre 2015

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Fargo est de retour !

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.fargo season 2

Il en est des séries comme des gens, chaque nouvelle rencontre est faite d’appréhension et d’excitation, d’attente et de préjugés, d’automatismes polis et de surprise. Certaines ont déjà une fameuse réputation qui les précède, et que le premier contact nous permet de confirmer ou d’infirmer, d’autres déboulent au contraire sans que rien ne nous y prépare.

Malgré son titre, et la reprise qu’elle propose de l’univers mis en place par le film iconique des frères Coen, Fargo faisait plutôt partie de la deuxième catégorie pour moi tant je n’en attendais rien lorsque j’en ai lancé le premier épisode. Et là, comme dans les comédies romantiques, mon cœur s’est arrêté… Le coup de foudre venait de me frapper et plus rien ne pourrait désormais être comme avant.

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Ce que les Zombies nous disent de nos sociétés

the walking dead

En écoutant un de mes podcasts séries préférés (Totally Tubular de TV.com), il y a peu, j’y ai relevé une question qui m’a intéressé : que signifie la fascination culturelle actuelle pour les zombies ? De fait, il s’agit, depuis quelques années, du thème horrifique le plus mobilisateur et décliné.

Or, en bon lecteur de Stephen King que je suis, je me souviens comment il nous expliquait, dans Anatomie de l’horreur, combien la forme que prenaient nos peurs était profondément liée aux enjeux sociaux du moment. Il démontrait ainsi, par exemple, que la mode des films sur les maisons hantées pouvait largement se justifier par l’importance économique que représentait alors l’achat d’une maison.

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Le plaisir comme critère ?

EPISODES

Nous pouvons tous le reconnaitre, si nous avons commencé à nous intéresser aux séries télévisées, ce qui nous a amené à en regarder de plus en plus avec le temps, c’est avant tout le plaisir que nous en retirions.

Que ce soit par les rires qu’elles provoquent, l’admiration artistique qu’elles inspirent, les liens qu’elles tissent entre nous et des versions rêvées de nous-mêmes, les après-midis d’hiver sous la couette auxquels elles nous convient, même les gros sanglots qu’elles arrivent parfois à sortir de là où l’on s’y attendait le moins, les séries nous parlent d’abord le langage de nos émotions et touchent à ce qui nous est le plus proche, intime, parfois physique. Elles se ressentent avant tout.

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Masters of Sex atteint du syndrome Showtime

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.
Masters of Sex

Parmi les incontournables de l’été précédent, la saison 2 de Masters of Sex nous avait ravi par la finesse de son propos et l’intelligence de sa narration. Il n’est pas peu dire que le retour de la série était attendu avec gourmandise. A l’heure du bilan, notre appétit a-t-il été satisfait ?

Alors que nous avions quitté nos héros, enfin stabilisés professionnellement dans leur nouveau cabinet mais fragilisés intimement, notamment par la perte de la garde des enfants de Virginia, la saison 3 surprend à sa reprise par l’ellipse de temps qu’elle propose. Ce choix, probablement justifiable par le manque d’événement significatif dans le parcours des personnages historiques servant d’inspiration au récit entre l’émission télévisée et la publication de leur livre, déçoit néanmoins car on ne peut s’empêcher de se sentir privé de ce qui fait le sel de la série, à savoir l’évolution ténue des relations.

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Comment les séries nous disent-elles la vérité ?

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Si la dimension d’évasion, de divertissement que revêtent nos séries préférées est évidemment essentielle pour comprendre l’intérêt que nous leur portons, il faudrait cependant être particulièrement aveugle pour ne pas remarquer également à quel point celles-ci nous renvoient constamment au réel duquel elles prétendent nous permettre de nous échapper. Plus encore, nous pouvons remarquer qu’un monde imaginaire ne peut jamais prétendre se libérer des règles de la vraisemblance, et plus il s’éloigne du nôtre plus ces dernières s’appliqueront rigoureusement. La cohérence interne de l’univers déployé doit faire écho à une forme de vérité.

La vérité en question peut être de différents types, et, si les plus grands récits réussiront à les combiner, même l’histoire la plus futile, et dépourvue de toute prétention de ce genre, y  participe d’une manière ou d’une autre. Ainsi, sans prétendre à l’exhaustivité, nous pouvons d’emblée identifier quatre points à travers lesquels le réel se mêle à nos fictions.

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Narcos : Pablo… et puis le reste

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.

narcos

Proposant, dans cette première saison, de retracer le parcours du cartel de Medellin et de son chef, Pablo Esquobar, Narcos fait immédiatement mouche grâce à un pilote à la fois original, instructif et particulièrement efficace et à un personnage central fascinant, impeccablement interprété par Wagner Moura.

Peu au fait des évènements que la série entreprend de raconter, je me suis donc d’emblée laissé prendre au jeu de sa voix off, donnant les clés d’interprétations historiques et géopolitiques des évènements dont la fiction nous laisse entrevoir l’aspect plus subjectif et individuel. La manière dont le développement de ce trafic est mis en parallèle avec la lutte américaine contre le communisme dans cette région, par exemple, permet une lecture politique des événements qui n’est pas pour me déplaire.

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