Tag Archive: fiction

Homère et Dallas, Florence Dupont

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De toutes les lectures que je projette de vous suggérer dans cette section, Homère et Dallas est sans hésitation celle que j’estime la plus inspirante. Elle est probablement en large partie responsable de mon intérêt pour les séries.
Les accros de la première heure crieront sans doute au crime de lèse-majesté mais, même si j’ai durant ma jeunesse regardé, parfois assidument, un certain nombre de séries télévisées, je n’y voyais rien de plus qu’un divertissement, dont je craignais à la limite les ravages abrutissants sur mon jeune cerveau qui avait tellement mieux à faire.

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Critères d’analyse d’une série

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Quoiqu’il ne soit pas question de chercher ici la formule magique de l’objectivité critique, laquelle me parait être non seulement un leurre mais également vaine, car qu’en ferait-on, il me semble que définir des critères d’analyse permet d’interroger sa passion et approfondir sa lecture.
Pour déterminer ces critères, j’ai donc commencé par m’interroger sur les raisons qui me faisaient apprécier les séries que je suis (ou ai suivies). Toutes, en effet, ne m’apportent pas la même chose et mon amour pour Fringe ne repose pas forcément sur les mêmes ressorts que celui pour My Name is Earl. Il aurait bien sûr été possible de détailler et multiplier les critères à l’infini mais mon but était de me constituer un outil, une sorte de mini grille d’analyse, facile à retenir et à manier.

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Dawson’s Creek et le rôle de la fiction

 

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Oui, oui, je vous entends déjà ricaner mais, même si ça me fait beaucoup de peine, je vais ravaler mes larmes et tenter d’expliquer aux béotiens que vous êtes pourquoi Dawson est une série qui mérite qu’on s’y attarde (et on ne rigole pas là-bas dans le fond, je vous ai vu).
Soyons clair, ses défauts sont, il est vrai, à peine supportables : ça pleurniche, ça ne sait pas ce que ça veut, ça se croit adulte alors que ça réagit comme des gamins, … Bref, on dirait presque que ce sont des adolescents, quoi !
Si l’on considère ce premier niveau de lecture, justement, il me semble que Dawson est bien la seule série pour ados qui parle vraiment d’ados à des ados. Et c’est bien le minimum d’attente que l’on peut en avoir !

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Les séries doivent-elles refléter le réel ou satisfaire nos fantasmes ?

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Lorsqu’on est un peu sensibilisé aux questions de la représentation des femmes, des étrangers ou des homosexuels, par exemple, dans les mass-média, la tentation est grande de voir en permanence dans les séries la perpétuation de stéréotypes en tout genre.
Qu’il s’agisse de représentations positives, comme « la bonne mère », « le gay créatif », ou négatives, comme « la petite frappe latino » ou « l’ex dérangée », la crainte est grande de voir ces images plaquées telles quelles sur des individus bien réels.
On aurait dès lors tendance à exiger de nos fictions un plus grand réalisme.
Pourtant, depuis la nuit des temps, la reprise sous forme sans cesse renouvelée des mêmes archétypes empruntés aux récits bibliques, mythologiques ou aux contes populaires semble démontrer leur caractère universel et éternel.

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Les séries sont-elles le miroir de la réalité ?

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Bon, ben, elle était facile celle-là ! Voilà…
En même temps, imaginez un peu à quoi ressemblerait un monde tel que le reflètent les séries : les tueurs et sociopathes en tout genre ne seraient plus l’exception mais une partie conséquente de la population, les phénomènes paranormaux seraient légion en en deviendraient banals, la vie quotidienne serait jalonnée de rebondissements invraisemblables au point qu’on n’en aurait plus le temps de dormir ou de s’alimenter, ne parlons même pas de se détendre.
D’un autre côté, sans doute la vie professionnelle serait-elle plus passionnante, même si elle consisterait pour la plupart d’entre nous à des fonctions d’aide, de soin ou d’ordre public ; sans doute nos vies sentimentales seraient-elles plus tumultueuses ; pour sûr nous serions tous beaux et aurions des personnalités à la fois originales et affirmées.

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South Park et la morale

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Introduction

La série animée South Park se caractérise dès les premiers regards par le caractère rudimentaire de son animation, la vulgarité de ses dialogues et la violence qu’elle met en scène. Durant une vingtaine de minutes, humour scatologique, situations sexuellement embarrassantes et grossièretés en tout genre se mêlent au détournement de l’antisémitisme, autant que des stars, des institutions ou des débats de société. Rien ne semble pouvoir être épargné par ce rouleau compresseur de l’irrévérence. Pourtant, invariablement, un quatrième élément vient compléter la recette de cette production médiatique : une morale.
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Mon Dexter, ce super-héros.

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« Dexter » s’inscrit dans le sous-genre des récits de super-héros : une double identité/vie, une blessure originelle, un territoire (ville), un délitement moral et social, avec en tête les ratés de la justice, exigeant l’intervention d’un homme providentiel, le danger que tout attachement de sa part fait courir à ses proches, un discours confrontant en permanence la loi des hommes et celle d’un seul (code de Harry), … mais aussi, un développement minimal des enquêtes et des personnages secondaires, le caractère spectaculaire de certains super-vilains, le fait que les proches, tout comme les civils et les victimes, ne servent jamais que de prétextes narratifs.
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