Rose Digitale

Séries et philosophie : quelques lectures

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Du poème de Parménide à La nausée de Sartre, la fiction a toujours été un allié inséparable de la démarche philosophique. Il est donc naturel que la série télévisée, dernière arrivée au rang des œuvres culturelles légitimes (pour certaines d’entre elles en tout cas, à savoir généralement les Drama), soient à leur tour investies par des philosophes.

Les Etats-Unis étant sur ces questions de légitimité de la culture de masse beaucoup plus rapides que nous, il est assez naturel que les deux premiers livres que je vais vous présenter succinctement ici, et la collection dont ils sont tirés, proviennent de cette partie du globe.

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Playing House, avant de tourner la page de l’été

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Cela fait un petit temps maintenant qu’on assiste à une stagnation assez inquiétante au rayon des sitcoms. Malgré quelques univers plaisants, on ne peut que constater combien les non renouvellements de la fin de saison ont tranché vive toute relève potentielle. Les projets ne manquent pas mais peinent manifestement à trouver leur public et les networks ne sont plus prêts à leur laisser le temps de s’installer.

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True Blood : un bilan

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Voilà qu’après tant d’autres nous avons dit au revoir à True Blood, admettons-le tout de suite, sur un mode mineur. Plus personne n’en attendait encore grand-chose, tout le monde regardait d’un œil distrait en attendant que ça se termine enfin. Malgré encore quelques bonnes idées ici et là, les épisodes pleurnichards ou carrément ridicules s’étaient multipliés ces dernières saisons et on avait fini par en oublier les raisons pour lesquelles on avait accroché à cette série.
Pourtant, True Blood était bel et bien une série qui nous avait gardés éveillés plus tard que prévu à une époque. Chaque fin d’épisode était tellement prenante qu’on enchainait avec le suivant. Plus que tout, à ces débuts, la série m’avait surpris par son rythme. Là où on était habitué à une résolution lente des intrigues, True Blood les refermait vite et de manière inattendue pour enchaîner avec deux fois plus d’embrouilles. Ce mode de narration en a fait l’originalité et le succès.

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In The Club : invitation au partage

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Si la qualité des séries anglaises n’est plus à prouver tant les exemples en sont nombreux, l’agréable surprise que constitue la plupart d’entre elles, saison après saison, n’en est que plus remarquable. Chacune semble venir me cueillir là où je ne l’attendais pas pour me procurer non ce que je voulais mais ce dont j’avais besoin. Tout en approfondissant toujours un sillon réaliste grâce à des situations quotidiennes et contemporaines et des personnages auxquels il est facile de s’identifier, jamais je n’ai l’impression de copie, de facilité, de caricature, bref jamais je ne sens une formule.

Par contre, je me retrouve embarqué au plus près du vécu des différents personnages avec une rapidité étonnante. Peut-être la familiarité des visages que l’on retrouve d’une série à l’autre facilite-t-elle ce phénomène et crée-t-elle une intertextualité riche entre chacune d’entre elles. Toujours est-il qu’à chaque fois je me fais happer sans pour autant avoir le sentiment de me faire avoir.

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L’ennui et le sériephile

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A présent que le rythme des saisons télé est de moins en moins figé, il ne se passe plus une semaine sans que je ne découvre deux ou trois nouveautés. Pourtant, toutes ne m’inspirent pas un article. Certaines sont intéressantes, d’autres pas, mais la plupart exigent en tout cas confirmation.
Peut-être d’ailleurs aurez-vous remarqué comme moi que les séries exigeant plusieurs épisodes, voire plusieurs saisons pour confirmer leur intérêt sont de plus en plus fréquentes. Si, dans certains cas, comme la saison 4 de The wire par exemple, ce temps long se justifie parfaitement par le récit, dans d’autre, par contre, on a plus l’impression que certains showrunners en manque d’inspiration confondent lenteur et profondeur, propos confus et message réservé aux initiés.

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Kenny Powers : fierté et identité

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Si les séries me plaisent autant, ce n’est pas seulement pour leur capacité de me faire ressentir des émotions brutes, comme je l’expliquais la semaine passée, c’est aussi pour les nombreuses réflexions qu’elles me permettent de faire naitre au sein de mon esprit malade. Je ne sais jamais quand ou comment, il n’y a à nouveau aucune règle, de qualité par exemple, qui permettrait de garantir une fécondité optimale. Ca m’apparait à un moment sans que je ne sache trop pourquoi.

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Outlander et The Knick : premières impressions

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Pour commencer, les premières impressions que je garde des deux pilotes sont assez mitigées. Ainsi, les vingt minutes d’introduction de Outlander étaient plutôt ennuyeuses au point que je me suis endormie la première fois et que j’ai dû y revenir pour terminer l’épisode. Une fois l’aventure proprement dite enclenchée, par contre, je dois admettre que ça m’a plutôt plu et que j’ai maintenant hâte de voir la suite. Je ne peux encore évidemment dire vers quoi on se dirige exactement mais tout ce que j’espère c’est que la dimension un peu mystique (paganisme celte) ne prendra pas le pas sur l’aventure proprement dite.

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Homère et Dallas, Florence Dupont

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De toutes les lectures que je projette de vous suggérer dans cette section, Homère et Dallas est sans hésitation celle que j’estime la plus inspirante. Elle est probablement en large partie responsable de mon intérêt pour les séries.
Les accros de la première heure crieront sans doute au crime de lèse-majesté mais, même si j’ai durant ma jeunesse regardé, parfois assidument, un certain nombre de séries télévisées, je n’y voyais rien de plus qu’un divertissement, dont je craignais à la limite les ravages abrutissants sur mon jeune cerveau qui avait tellement mieux à faire.

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La passion sérielle dans la peau

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Les vacances se poursuivent inexorablement sur un mode doux-amer. Je poursuis à mon rythme les séries de l’été tout en tentant de découvrir quelques séries à côté desquelles j’étais passée jusqu’à présent. En ce moment, le gros morceau à rattraper s’appelle Sons of Anarchy. Actuellement à la saison 3, je regrette un peu que la promesse des débuts se soit progressivement diluée dans un enchaînement d’événements qui ont fini par prendre toute la place. Je ne peux qu’espérer qu’il ne s’agit que d’un contretemps même si les personnages et les intrigues restent divertissants.

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Critères d’analyse d’une série

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Quoiqu’il ne soit pas question de chercher ici la formule magique de l’objectivité critique, laquelle me parait être non seulement un leurre mais également vaine, car qu’en ferait-on, il me semble que définir des critères d’analyse permet d’interroger sa passion et approfondir sa lecture.
Pour déterminer ces critères, j’ai donc commencé par m’interroger sur les raisons qui me faisaient apprécier les séries que je suis (ou ai suivies). Toutes, en effet, ne m’apportent pas la même chose et mon amour pour Fringe ne repose pas forcément sur les mêmes ressorts que celui pour My Name is Earl. Il aurait bien sûr été possible de détailler et multiplier les critères à l’infini mais mon but était de me constituer un outil, une sorte de mini grille d’analyse, facile à retenir et à manier.

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