Critiques

Wet Hot American Summer, une journée pas comme les autres

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.

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Quelques mois après les adieux à Parks & Rec, alors que les séries comiques se cherchent depuis quelques années et ont de plus en plus de mal à installer de nouveaux rendez-vous fédérateurs, la perspective qu’offrait Wet Hot American Summer, First day of Camp, avait de quoi mettre l’eau à la bouche.

Reprenant les bases d’un film qui a su au fil des années se faire une petite réputation auprès des amateurs, la série réunit de surcroit quelques noms dont la reconnaissance n’est plus à faire auprès des sériesphiles tels Amy Poelher, Paul Rudd, Elizabeth Banks, Christopher Meloni, Ken Marino, Josh Charles, … et d’autres encore dont je vous laisse le plaisir de la découverte. Les attentes étaient donc, à n’en pas douter, importantes.

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True Detective, saison 2, à l’autopsie

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.

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Pour aborder le nouveau volet de cette anthologie, deux positions semblent devoir s’affronter : celle qui souhaite analyser cette intrigue indépendamment de celle proposée l’année dernière par cette anthologie et celle s’interrogeant sur la cohérence de la série et comparant les deux saisons. Quoique je fasse personnellement partie de ceux qui pensent que la comparaison est inévitable, je commencerais par adopter la première position qui mérite, me semble-t-il, que l’on s’y attarde malgré tout.

La question à laquelle je me retrouve dès lors confronté est la suivante : aurais-je regardé ces 8 épisodes s’ils n’avaient pas porté la « marque » True Detective dont j’avais apprécié la qualité du « produit » précédent ? Cette saison tient-elle pour elle-même, sans référence d’aucune sorte à la première ? A-t-elle des qualités, des arguments qui lui permettent de tenir la route, et maintenir mon intérêt, sur huit semaines ?

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Bojack Horseman, un animé plein d’humanité

Cet article a fait d’objet d’une publication antérieure sur le site de Small Things.

Bojack Horseman

Face aux séries Netflix, dont vous aurez remarqué la multiplication ces derniers mois, tout abonné pourra sans doute distinguer deux catégories : celles qui ne le convainquent pas, sans pour autant être médiocres, et que l’on garde indéfiniment dans sa liste sans jamais trouver le courage de les achever et puis celles qui nous ravissent tant qu’on les déflore avec avidité pour ensuite regretter de ne pas avoir laissé trainer le plaisir plus longtemps.

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Shameless (US), le pire et le meilleur

Shameless Showtime

Série abandonnée suite à un pilote peu convaincant, shameless fait partie de ces séries qui se dévore une fois rentré dedans. En l’occurrence, quelques semaines m’ont suffi pour visionner les cinq saisons au côté desquelles j’étais passé jusque-là.

A l’arrivée, je ne peux pas exactement dire que le bilan soit mitigé car rien n’est tiède ou juste moyen dans Shameless. Pour autant, la réussite est loin d’être totale. A vrai dire, au même titre que certains de ses personnages, la série semble souffrir de maniaco-dépression, le pire y côtoie le meilleur, et mon plaisir n’a jamais pu se départir d’une certaine dose d’énervement. Et la frustration n’en est que plus grande lorsque l’on en constate les énormes qualités.

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Justified, cohérent jusqu’au bout

Justified

Après 6 saisons admirablement tenues, Justified a vu se fermer le rideau sur un final tout en nuances, sur la pointe des pieds mais certainement pas en mode mineur.

C’est avec énormément d’émotion et un plaisir jamais démenti que s’est achevée une série à mon sens encore trop peu reconnue malgré ses grandes qualités. Pendant six années, nous avons vu le Marchal des Etats-Unis Raylan Givens arpenter chaque recoin de Harlan, son patelin natal, au fin fond du Kentucky, afin de chercher de quoi mettre hors d’état de nuire l’esprit criminel le plus rusé de la région, son ancien camarade de jeunesse, alors que tout deux travaillaient ensemble à la mine qui faisait vivre le conté, Boyd Crowder.

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Better Call Saul, leçon 1 : assume le clown en toi

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Voici qu’après dix petits épisodes, la première saison de Better Call Saul a trouvé sa conclusion. Deux constatations s’imposent pour commencer : la série a parfaitement tenu les promesses de son pilote et l’attente va sembler longue avant de connaitre la suite des aventures de Jimmy McGill.

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Battle Creek ou le réalisme en question

Battle Creek Pilot

Voici que parmi les nouveautés de la semaine nous arrive sur CBS une série aux créateurs prestigieux, Vince Gilligan et David Shore : Battle Creek. Et comme si les ombres de Grégory House et Walter White ne suffisaient pas à donner envie, ajoutons la silhouette de Ryan O’Reilly, étroitement attachée à son interprète, Dean Winters, ainsi que le visage toujours sympathique de Kal Penn. Avouons-le, il y a là  de quoi faire rêver !

Pourtant, lorsque l’on aborde enfin le pilote, et malgré le plaisir de retrouver quelques têtes familières et une forme plutôt soignée, on se trouve un peu surpris, décontenancé, peut-être même déçu de découvrir simplement un très bon Cop Show : crime, enquête, résolution, et la traditionnelle confrontation entre deux personnalités que tout oppose, du moins en apparence. Or, cette tension entre le fantasme et la réalité se trouve justement au centre du propos que nous présente cette première introduction à la série.

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Après Buffy…

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Parce qu’on ne peut pas tous être des fans de la première heure mais qu’il n’est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs, il est temps pour mois, après avoir passé les quatre derniers mois devant les 7 saisons de Buffy, de faire un premier bilan (premier parce qu’il ne fait aucun doute pour moi que j’y reviendrai souvent).

Lorsque, fin des années 90, la série était diffusée à la télévision, je me souviens avoir regardé un épisode et n’y avoir vu que des décors et des costumes cheap, une héroïne superficielle et un bellâtre fade pour exciter les minettes de mon âge. Me refusant absolument d’être une minette de mon âge, il était inévitable que le malentendu, entretenu par les couvertures de magazines ados de l’époque, subsiste et que je passe donc aussi longtemps à côté de cette série exceptionnelle.

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The Affair : la mécanique des corps ou autopsie d’un malentendu

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Probablement l’une des nouveautés les plus enthousiasmantes de la rentrée 2014-2015, The Affair, diffusée sur Showtime, séduit par une mise en scène envoûtante, des personnages charnels, ancrés dans les corps de leurs interprètes, et un procédé narratif original. Si son titre laissait présager le récit d’une rencontre, d’une passion, d’un amour éventuellement, très vite il devient évident que l’essentiel de ce que l’on se propose de nous raconter se situera ailleurs.

Dès les premières minutes, la mort étend son voile sur les personnages, comme sur les paysages. Le ressac des vagues, le vent enivrant, la friabilité du sable, tout nous rappelle à la fois l’implacable course du temps et son reflux perpétuel. La mémoire, impuissante, insignifiante, n’est plus qu’un empilement aléatoire d’instants. Les événements d’hier semblent se mêler à ceux d’aujourd’hui sans que rien ne nous permette de véritablement approcher une quelconque vérité.

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Game of Thrones : un puritanisme pragmatique

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On peut faire du sexe une des composantes principales d’un récit et tenir un propos puritain, c’est une des leçons que nous aura apprise Game of Thrones. Si l’on y pense, cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant : la place accordée à un sujet en démontre son importance mais n’indique absolument pas la manière dont il sera traité.

Dans le cas qui nous occupe, la représentation de la sexualité détient manifestement une des clés d’interprétation majeure du propos de la série. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire dans un premier temps, elle n’est ici absolument pas le signe d’une libération des esprits faisant voler en éclats les tabous les plus ancrés, celui de l’inceste en tête. Au contraire, un examen un peu plus approfondi révèle assez rapidement une conception extrêmement stigmatisante du sexe, sous toutes ses formes.

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