Sériesophie

Les séries sont-elles du fast-food culturel ?

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Au même titre que Stephen King compare ses romans à du fast-food, donnant ainsi paradoxalement ses lettres de noblesse à une littérature de genre revendiquant son caractère facile, abordable, rapide et parfois vulgaire mais apportant au lecteur exactement l’évasion et le plaisir qu’il était venu chercher, peut-on affirmer que les séries sont à la culture ce que le fast-food est à la gastronomie ?

Immédiatement consommables, sans prérequis ni effort particulier, disponibles au bout de notre télécommande, parfois lourdes et indigestes, la plupart du temps formatées, les séries sont en effet des objets de consommation produits à la chaine pour conduire un maximum de public à regarder les publicités.

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Les séries sont-elles le nouvel opium du peuple ?

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Au même titre que, selon Marx, la religion justifie le pouvoir en place et maintient le prolétariat dans l’inaction, peut-on affirmer que les séries constituent l’allié privilégié d’un système capitaliste aujourd’hui mondialisé ?
Produits d’une industrie culturelle largement dominée par les préoccupations économiques et en majorité occupée par le marché américain, les séries réussissent de fait à maintenir un certain nombre d’entre nous cloitrés à la maison, inactifs et l’esprit occupé par des univers imaginaires inoffensifs.
Abreuvés d’une propagande molle mais surtout consentant à en ingurgiter toujours davantage, nous nous maintenons nous-mêmes dans un état végétatif.

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Les séries sont-elles apolitiques ?

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Que l’on regarde Urgence ou Dr House, The Wire ou Southland, ou même The Middle ou Modern Family, peut-on vraiment prétendre que cela n’aura aucun impact sur nos visions du monde ?
Est-ce politiquement neutre de se passionner pour un super-héros comme Batman ou de suivre les péripéties d’un service public dans Parks and Recreation ?
Poser ces questions, n’est-ce pas déjà y répondre ?
Il est évident que les séries ne peuvent être considérées comme des objets politiquement indifférents.

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Les séries doivent-elles refléter le réel ou satisfaire nos fantasmes ?

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Lorsqu’on est un peu sensibilisé aux questions de la représentation des femmes, des étrangers ou des homosexuels, par exemple, dans les mass-média, la tentation est grande de voir en permanence dans les séries la perpétuation de stéréotypes en tout genre.
Qu’il s’agisse de représentations positives, comme « la bonne mère », « le gay créatif », ou négatives, comme « la petite frappe latino » ou « l’ex dérangée », la crainte est grande de voir ces images plaquées telles quelles sur des individus bien réels.
On aurait dès lors tendance à exiger de nos fictions un plus grand réalisme.
Pourtant, depuis la nuit des temps, la reprise sous forme sans cesse renouvelée des mêmes archétypes empruntés aux récits bibliques, mythologiques ou aux contes populaires semble démontrer leur caractère universel et éternel.

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Les séries les plus courtes sont-elles les meilleures ?

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Depuis quelque temps, la tendance se dessine de plus en plus en faveur de séries courtes. Est-ce l’influence de séries anglaises à succès comme Downton Abbey ou Sherlock ou bien la volonté de réduire les risques ou de renforcer le propos ?
Toujours est-il que les séries de 10, 8, 6, voire parfois 3 épisodes apparaissent de plus en plus souvent.
Mais cela garantit-il une meilleure qualité des séries en question ?
Les exemples anglais donnés plus haut, ou même les séries HBO d’une dizaine d’épisodes par saison depuis longtemps déjà, pourraient nous amener à penser qu’il s’agit en effet d’une formule garantissant de meilleures fictions.

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Les séries sont-elles éducatives ?

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Depuis une vingtaine d’années et les séries comme Urgence ou New York District, qui nous plongent d’une manière qui se veut très réaliste dans l’univers et le jargon médical, judiciaire ou autre, on a souvent tendance à penser que regarder certaines séries nous apprennent des choses.

Les termes comme « Lupus », « tachycardie » ou « charge de la preuve » n’ont plus de secret pour nous, en tout cas en apparence.

Portant, médecins ou policiers sont souvent beaucoup plus critiques sur l’intérêt et la fiabilité des informations en question, et l’apparent réalisme de la réalisation risque de donner une illusion de vérité bien plus grande que ce qu’il nous permet réellement de maitriser et comprendre.

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Les séries doivent-elles être morales ?

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En ces temps anti-idéologiques et anti-moralistes, on serait assez tenté de répondre non sur le ton de l’évidence.
D’ailleurs, pourraient ajouter certains, n’est-ce pas déjà le cas vu le nombre d’anti-héros qui peuplent nos petits écrans.
Il faudrait cependant ici ne pas se tromper de sujet. Ce n’est pas parce qu’une série propose un anti-héros qu’elle est forcément immorale.
Au contraire même; ce genre de personnages présente souvent l’occasion de revisiter en profondeur les valeurs qui fondent notre société, soit pour les ajuster à notre temps, soit pour les réaffirmer en montrant la chute de ceux qui ne les respectent pas.

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Est-il possible de critiquer une série ?

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Euh ! Il aurait peut-être fallu que je me pose la question plus tôt, non ?
Tout le principe de cette émission repose sur le présupposé que les séries peuvent être jugées, jaugées, bref soumises à la critique. Or, admettons-le tout de suite, mes goûts ne sont pas les vôtres.
De plus, je sais combien mon appréciation est soumise aux circonstances.
En fonction de la personne qui me l’a conseillée, de l’attente que j’en ai, de la difficulté que j’ai eu à ma la procurer, de la chaine qui la diffuse, des noms, plus ou moins reconnus, d’acteurs, créateurs ou producteurs qui me renvoient à d’autres séries, aimées ou pas, du moment de l’année de la semaine ou de la journée, de mon humeur du moment, bref, en fonction d’une série de critères qui n’ont rien à voir avec les qualités ou les défauts de la série elle-même, je pars toujours avec un bagage lourd d’a priori, d’espoir et d’expériences vécues.

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Les séries sont-elles des œuvres d’art ?

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Il existe, en fait, plusieurs façons de répondre à cette question en fonction de ce qu’on entend par « art ».

Si l’art est entendu au sens d’un savoir-faire qui se travaille et s’exerce par des professionnels, alors on peut en effet constater que les séries sont l’œuvre d’une manière d’écrire, de raconter des histoires, de filmer des ambiances, de mettre en place des univers, qui s’apprend et s’affine au cours du temps.

Bien sûr, tous les professionnels du milieu ne se valent pas et, comme dans toute activité humaine, certains subliment leur art quand d’autres ne feront jamais que le servir.

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Les séries sont-elles sexistes ?

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Bon. On va commencer par admettre que cette question n’a pas beaucoup de sens.
Ça signifie quoi, être sexiste ?
Et puis, peut-on faire des généralités sur « les séries » alors qu’il en existe une telle diversité ?
Ceci étant posé, plusieurs pistes de réflexion méritent néanmoins d’être soulevées.
Tout d’abord, la fiction télévisée s’est depuis toujours construite autour d’une opposition genrée entre, d’un côté, les séries pour femmes, avec le soap-opera en exemple le plus typique, diffusé plutôt l’après-midi et concentrant ses intrigues sur les difficultés de couple et familiales, et, de l’autre côté, les séries « masculines », toujours considérées comme supérieures en qualité et proposant des intrigues bouclées et des problématiques autour de la sphère publique.

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